Éloge funèbre : un dernier hommage au défunt

Qui sait à quoi se résume la vie ? Et pourtant, lorsque vient le moment de faire un dernier adieu à l’être cher, les mots doivent venir. Souvenirs partagés, épreuves surmontées et enseignements : rédiger un éloge funèbre demande d’exprimer tout ce qu’une personne représente pour nous.

Comment rédiger et préparer un discours d’hommage au défunt ? Comment le déclamer devant la famille et les proches une fois le jour venu ? Voici quelques astuces pour délivrer un message fort qui rendra honneur à la personne disparue et aidera tout un chacun à avancer.

Pourquoi rédiger un discours d’hommage au défunt

La disparition d’une personne extrêmement proche peut laisser des traces. Pour aller de l’avant dans ces moments difficiles, il est important d’accepter et de reconnaître ses émotions. Tristesse, colère, mais aussi reconnaissance et nostalgie… Toutes ces émotions ont leur place dans un texte d’hommage au défunt.

En outre, les rares proches invités à prendre la parole durant les funérailles se voient offrir une chance d’adresser un dernier adieu à un être cher. Ainsi, l’éloge funèbre est bien davantage une opportunité à saisir pour rendre un dernier hommage, qu’un exercice de style ou qu’un grand oral.

Enfin, gardez à l’esprit que ce texte sera déclamé en face de votre audience, qui se compose elle aussi de personnes proches du défunt. Mettre des mots sur vos sentiments, sur les moments partagés et sur les enseignements que vous a apportés le défunt résonnera très probablement chez certains : une raison de plus pour personnaliser votre message.

Qui rédige le discours ?

En général, seules les personnes qui ont été le plus proche de l’être cher sont sollicitées par la famille pour déclamer une oraison funèbre. Bien que vous puissiez évidemment refuser la demande, ne passez pas à côté d’une telle opportunité si vous sentez que des regrets pourraient naître après coup.

Enfants, parents, frères et sœurs ou meilleurs amis sont souvent tout désignés pour rendre ce dernier hommage à la personne disparue. Dans tous les cas, mieux vaut vous concerter avec les proches du défunt et éviter les initiatives personnelles qui pourraient être malvenues…

Comment rédiger un éloge funèbre ?

L’éloge funèbre peut porter divers autres noms, tels que :

• l’oraison funèbre ;
• l’eulogie.

Peu importe son nom, ce discours a pour objectif de rendre un hommage public à la personne disparue. Selon votre profil, il existe diverses façons de faire.

Certains écrivent uniquement les grandes lignes de leur discours, les points à souligner, et brodent autour de cela sur le moment-même. 

Évidemment, une telle décision demande certaines qualités que tout le monde ne possède pas :

• une bonne confiance en soi :
• une capacité à lâcher prise ;
• une capacité à improviser ;
• une capacité à mémoriser leur trame ;
• une bonne maîtrise émotionnelle (surtout en un moment si fort).

Si vous doutez de vos capacités à tenir un tel discours en direct, mieux vaut écrire à l’avance l’intégralité de votre éloge funèbre.

Ceux qui souhaitent rédiger l’oraison funèbre dans les moindres détails divergent souvent selon deux profils :

• Le jardinier. Il rédige son discours au fil de l’eau, se laissant porter par ses souvenirs et par son instinct. De fil en aiguille, le texte obtenu gagne en limpidité. Attention toutefois à ne pas vous perdre dans trop de digressions afin de ne pas perdre votre audience.

• L’architecte. En amont de l’écriture, il structure les grandes étapes de son discours. Une fois que le fil d’Ariane est identifié, il ne reste plus qu’à rédiger l’éloge en détail. Au contraire du jardinier, l’architecte évite facilement les digressions ; toutefois, il est important de veiller à ce que chaque partie s’enchaîne avec fluidité.

Comment structurer un texte d’hommage ?

L’introduction

Avant même d’entrer dans l’histoire du défunt et dans les moments de vie partagés, il est nécessaire d’embarquer votre audience avec vous. Ainsi, mieux vaut partir de la situation présente.

Citer certaines personnes présentes devant vous, évoquer le choc émotionnel que vous avez pu ressentir lorsque le décès vous a été annoncé, aborder votre état psychologique actuel… Tout cela créera de l’adhésion à votre discours. Attention pour autant à ne pas tomber dans un trop plein de lamentation : le centre de l’attention reste le défunt !

Les anecdotes

Pour parler de la personne manquante, l’idéal est de partir du factuel. Petites habitudes anodines, moments de vie partagés, anecdotes croustillantes… Relater certains de ces épisodes rappellera le souvenir du défunt dans toute son humanité.

Admettre çà et là quelques défauts attendrissants peut compléter le portrait de la personne et faire naître quelques sourires nostalgiques dans l’audience endeuillée.

Si vous jugez cela utile, il est possible de citer quelques accomplissements et épreuves surmontées par la personne disparue de son vivant.

Attention

Ne dressez pas un éloge trop flamboyant non plus. Cela perdrait en authenticité et en crédibilité. C’est avant tout dans ses faiblesses et ses failles que chaque être est unique.

En outre, l’émotion véhiculée est une chose, mais certains éléments se doivent sans doute de rester privés, surtout lors d’une déclamation en public. Fiez-vous à votre bon sens, tout en prenant en compte le lien que les personnes qui se trouveront face à vous lors du discours entretenaient avec le défunt.

Les enseignements

Il est ensuite temps d’étendre la portée de votre propos. En effet, une oraison funèbre ne vise pas seulement à souligner l’humanité de la personne, mais aussi à insister sur tout ce qu’a pu apporter le défunt de son vivant.

Cette trace peut prendre la forme :

• de leçons de vie ;
• d’apprentissages ;
• de prises de conscience ;
• de qualités inspirantes ;
• …

Le tout est alors de transmettre l’essence de l’être cher, ce qui le rendait si unique au yeux de chacun, ce qu’il a pu apporter dans sa façon d’être, au-delà des faits et des accomplissements personnels.

La conclusion

Pour conclure votre discours d’hommage au défunt, il est possible de passer par plusieurs chemins.

Certains décident de réciter un poème ou d’entonner une chanson qui résume au mieux la vie de l’être cher. D’autres opteront pour une phrase d’adieu ou un dernier mot, tourné vers l’avenir des uns et des autres. L’espoir est alors de mise.

Comment préparer son discours ?

Rédiger votre discours d’hommage est une chose, mais le déclamer en est une autre. Une fois le moment venu, l’émotion peut vite prendre le dessus et faire monter les larmes.

À noter

Non, on ne vous en voudra probablement pas si vous vous laissez submerger à ce moment-là. Au contraire, l’émotion atteste simplement de la pureté de votre lien avec le défunt.

Néanmoins, trop de coupures dans votre discours risquerait de finir par déconnecter votre audience du message que vous souhaitez faire passer. Ainsi, la prise de parole se prépare.

Nous vous conseillons donc de relire votre texte achevé à haute voix, plusieurs fois. Cette pratique aura plusieurs apports :

• vous vider d’une partie de votre émotion avant la cérémonie ;
• vous permettre d’améliorer votre diction et votre élocution ;
• vous permettre d’identifier les lacunes éventuelles de votre texte et de les corriger ;
• vous permettre de travailler le rythme de votre discours.

En effet, un discours n’est pas qu’un texte que l’on récite. Pensez à respecter les changements de rythme, de ton, mais surtout les silences.

Prendre des pauses régulièrement durant votre éloge funèbre aura plusieurs impacts :

• aérer votre discours ;
• vous permettre de reprendre votre souffle ;
• vous permettre de mieux gérer vos émotions :
• laisser le temps à l’audience d’assimiler votre message ;
• respecter l’authenticité et la profondeur de l’instant.

Pour conclure

Bien que rendre hommage à un être cher demande d’être consciencieux durant la rédaction de votre texte et la préparation de votre discours, le principal est que chaque mot vienne du cœur.

Oubliez donc le perfectionnisme, et penchez pour l’authenticité. Parce que vous serez davantage regardé que d’autres lors de votre discours, mieux vaut également s’attarder sur les vêtements à porter durant un enterrement.