Comment choisir entre assurance-vie et assurance décès ?
S’il y a une assurance qui est plébiscitée, c’est bien l’assurance-vie ! Elle est même considérée comme le placement préféré des Français. L’assurance-vie est pourtant souvent confondue avec l’assurance décès. Elles ont des points communs : elles offrent toutes deux la possibilité de sécuriser l’avenir de ses proches et de transmettre un capital avec des conditions fiscales intéressantes. Mais, outre cela, elles ont un fonctionnement et des finalités bien différentes.
Quelles sont les différences entre assurance-vie et assurance décès ? Comment choisir entre l’une ou l’autre ? Découvrez toutes les subtilités de ces assurances dans notre article.
Assurance-vie, assurance décès : quelles différences ?
La nature du contrat
L’une des principales différences entre assurance-vie et assurance décès tient à la nature du contrat. L’assurance-vie est un produit d’épargne, un placement financier.
L’assurance décès est quant à elle une assurance prévoyance. Elle permet de protéger financièrement sa famille le jour de sa mort.
Ces deux assurances ne répondent donc pas aux mêmes objectifs.
La somme versée aux bénéficiaires
Dans le cas de l’assurance-vie, le bénéficiaire touchera l’épargne qui a été constituée par le souscripteur. Pour se constituer cette épargne, le souscripteur procède à des versements (généralement) libres sur des fonds de placement. L’assurance-vie offre ainsi une occasion de faire fructifier son argent.
En revanche, dans le cas de l’assurance décès, le bénéficiaire touchera la prime qui a été prévue au moment de la signature du contrat. Vous vous engagez à payer les cotisations (souvent mensuelles) prévues par le contrat et, en contrepartie, le bénéficiaire de l’assurance-vie touchera un capital à votre décès (et uniquement à votre décès).
Le montant de ce capital est déterminé au moment de la souscription du contrat selon plusieurs critères comme :
- votre capacité financière / le montant des cotisations ;
- votre âge ;
- votre état de santé.
Les bénéficiaires de l’assurance-vie et de l’assurance décès
Qui peut bénéficier d’une assurance-vie ? Et d’une assurance décès ? Ces questions seront peut-être cruciales pour pouvoir faire votre choix entre ces deux contrats.
Dans le cas de l’assurance-vie, le souscripteur peut aussi être le bénéficiaire du capital. Elle peut, par exemple, permettre d’anticiper une perte de revenu en prévoyant le versement de l’assurance-vie sous forme de rente. Mais, le souscripteur de l’assurance-vie peut également transmettre son capital à l’un de ses proches lorsque surviendra son décès.
En revanche, dans le cas de l’assurance décès, le bénéficiaire du capital est un tiers (membre de la famille ou non).
Seule exception : le contrat d’assurance décès invalidité, qui couvre également la perte totale et irréversible d’autonomie du souscripteur.
L’accès au capital
Les fonds de l’assurance-vie se débloquent à la date prévue par le contrat. Cependant, il est possible de retirer tout ou partie des sommes à tout moment. L’épargne reste disponible.
Vous pouvez, par exemple, retirer un certain montant de l’assurance-vie pour vous constituer un apport si vous souhaitez financer un achat immobilier. Dans certaines circonstances, l’assuré peut même faire des retraits sur cette assurance tout en continuant à bénéficier d’une l’exonération sur l’impôt sur le revenu (retraite anticipée, invalidité, licenciement, etc.).
En souscrivant une assurance-vie, vous pourrez désigner des personnes dans la clause bénéficiaire du contrat. Ces personnes pourront toucher une rente ou un capital à votre décès.
Les fonds de l’assurance décès se débloquent uniquement à la mort de l’assuré. Vous ne pourrez pas avoir accès librement à cet argent.
La fiscalité de l’assurance-vie et de l’assurance décès
En ce qui concerne l’assurance-vie
Si vous n’effectuez aucun rachat de votre assurance-vie, vous n’aurez pas à payer d’impôt sur le revenu. En revanche, si vous effectuez un retrait, un rachat partiel ou si vous décidez de clôturer votre contrat et de demander le versement du capital, vous serez soumis à une imposition. Le montant de cette imposition est variable selon la date de souscription du contrat et la durée de votre assurance-vie.
En ce qui concerne l’assurance décès
Si le contrat a été souscrit avant 70 ans :
La prime versée par le défunt lors de sa dernière année de vie est imposable après un abattement de 152 500 euros par bénéficiaire. Au-delà et jusqu’à 700 000 euros, elle est imposable à hauteur de 20 %.
Exemple : Un assuré de 50 ans a souscrit une assurance décès pour un capital garanti à hauteur de 150 000 euros. Il verse 1 000 euros de primes par an. Son dernier versement a lieu avant ses 70 ans. Ses bénéficiaires reçoivent 150 000 euros à son décès. Ils déclarent les 1 000 euros annuels de prime, mais grâce à l’abattement de 152 500 euros, les bénéficiaires ne seront pas imposés sur l’assurance décès.
Si le contrat a été souscrit après 70 ans :
Les primes de l’assurance décès sont réintégrées dans la succession (des droits de succession seront donc à payer). Les primes bénéficient tout de même d’un abattement de 30 500 euros.
Les conjoints et partenaires de pacs qui sont bénéficiaires du contrat sont exonérés.
Assurance-vie et l’assurance décès : sont-elles soumises aux droits de succession ?
Votre conjoint ou partenaire de PACS, s’il est le bénéficiaire de votre assurance-vie, sera exonéré d’imposition au titre des droits de succession.
À votre mort, les autres bénéficiaires de votre contrat d’assurance-vie pourront bénéficier d’un abattement de 152 000 euros à condition que vous ayez effectué tous les versements avant vos 70 ans. Au-delà, un taux forfaitaire de 20% s’applique jusqu’au palier de 852 500 euros.
Si vous avez effectué des versements après vos 70 ans, l’abattement est de 30 500 euros. Au-delà de 30 500 euros, des droits de succession s’appliquent.
Si vous n’avez pas désigné de bénéficiaire pour votre assurance-vie, celle-ci entrera dans la succession.
L’assurance décès n’est pas considérée comme un héritage : son capital n’entre donc pas dans la succession (article L132-12 du code des assurances). Ce sont seulement les primes versées après 70 ans qui sont soumises au droit de succession.
Comment choisir entre assurance-vie et assurance décès ?
Choisir l’assurance-vie
Avantages et inconvénients
Les avantages de l’assurance-vie sont nombreux :
- bénéficier d’une épargne disponible (possibilité de rachat total ou partiel) ;
- épargner à son rythme (pouvoir verser librement un capital) ;
- faire fructifier son argent ;
- pouvoir être à la fois souscripteur et bénéficiaire de l’assurance-vie ;
- transmettre son patrimoine tout en bénéficiant d’une fiscalité attractive.
L’inconvénient principal est le fait que des frais de gestion, d’entrée et de sortie de fonds sont à prévoir. Mieux vaut donc lire attentivement les conditions générales de son contrat.
Après une baisse continue du rendement des fonds en euros ces dernières années, 2022 a connu une légère hausse de rendement (environ 2 %). Une bonne nouvelle, car les fonds euros sont des fonds garantis et assurent la sécurité de l’épargne. Quant aux fonds en unités de compte, ces derniers sont dynamiques et variables selon le placement effectué.
Pourquoi choisir l’assurance-vie ?
Vous pouvez choisir l’assurance-vie si vous souhaitez vous constituer une épargne.
L’assurance-vie permet une plus grande liberté quant au montant et à la mise à disposition des fonds. Vous pouvez l’utiliser pour vous. Ce n’est pas de l’argent qui dort, mais de l’argent qui peut rapporter (en fonction des placements que vous avez choisis).
Elle peut être intéressante si vous souhaitez avoir un complément de revenu au moment de votre retraite, si vous avez un projet immobilier ou même si vous souhaitez vous protéger en cas d’accident de la vie.
L’assurance-vie est aussi un outil de choix pour transmettre son patrimoine dans de bonnes conditions fiscales. Les objectifs de l’assurance-vie sont donc multiples.
Choisir l’assurance décès
Avantages et inconvénients
Les avantages de l’assurance décès sont les suivants :
- elle permet de protéger votre famille ou vos proches et de leur faire bénéficier d’une rente ou d’un capital à votre décès ;
- le capital de l’assurance décès n’est pas soumis au droit des successions.
Voici à présent les inconvénients de l’assurance décès :
- les sommes versées ne sont pas disponibles (vous ne pourrez ni les récupérer, ni les modifiées) ;
- selon le type de contrat auquel vous souscrivez, vous pourriez bien avoir versé des sommes à perte.
Vous avez le choix entre souscrire un contrat temporaire décès ou un contrat vie entière.
Le contrat temporaire décès à une date de fin : si votre décès n’intervient pas avant cette date de fin, les cotisations sont perdues. Ce type de contrat est souvent utilisé avec un crédit pour un achat immobilier. L’assurance prend fin en même temps que le contrat de prêt.
En revanche, si vous choisissez une assurance-vie entière, les bénéficiaires pourront toucher le capital, quelle que soit la date du décès.
L’assurance décès est souvent confondue, à tort, avec l’assurance obsèques.
Pourquoi choisir l’assurance décès ?
Le fonctionnement de l’assurance décès en fait un moyen intéressant de transmettre une somme d’argent à ses proches. Elle permet d’anticiper et de consacrer une partie de son budget à ce besoin de prévoyance.
Assurance-vie, assurance décès : quel contrat choisir ?
Quelle assurance-vie choisir ?
Avant de choisir votre assurance-vie, mieux vaut prendre en compte plusieurs critères. Voici quelques conseils pour vous aider à faire votre choix :
Choisir un assureur de confiance
Il existe une multitude d’établissements et d’assureurs qui proposent des assurances-vie. Vous pouvez vous renseigner sur la renommée et le professionnalisme de ces derniers avant de souscrire un contrat. De plus, il vaut mieux trouver un assureur facilement joignable pour assurer le suivi de votre épargne dans les meilleures conditions.
Chercher un équilibre entre prise de risque et sécurité d’épargne
La plupart des contrats d’assurance-vie sont des contrats multisupports. Cela signifie que votre épargne va être investie dans des fonds en euros (ce sont les fonds les plus sûrs, à capital garanti) et des supports en unités de compte (qui impliquent un risque de perte de capital en fonction du placement choisi).
Choisir une assurance-vie avec une majorité de fonds en euros, c’est faire le choix de la sécurité (même si le revers de la médaille est une rémunération faible). Les plus audacieux préfèreront peut-être les gains potentiels plus élevés des supports en unités de compte (UC).
Il existe donc quatre questions à se poser en amont :
Aimez-vous prendre des risques ?
Possédez-vous des compétences financières ?
Quelle est votre capacité d’épargne ?
Avez-vous un projet précis à financer avec cette épargne ?
Bien choisir ses placements en unité de compte
Les supports UC permettent de placer son argent sur les marchés financiers et immobiliers. Il peut s’agir d’actions, d’obligations, de fonds immobilier. Le niveau de rémunération est plus élevé que pour les fonds en euros, mais la prise de risque est plus importante. Difficile de faire son choix parmi un si grand éventail de possibilités de placement. Mieux vaut donc bien se renseigner avant.
Donner du sens à son épargne
L’assurance-vie peut être l’occasion de donner du sens à son épargne et de s’intéresser à des investissements socialement responsables (ISR). Les fonds ISR fonctionnent de la même manière que les fonds classiques sauf qu’ils intègrent des critères sociaux, environnementaux et de gouvernance (les critères ESG).
Comparer les frais de contrats des assurances vie
Vous pouvez comparer les frais de gestion et d’arbitrage, les frais de versement et les options de gestion. Les montants facturés sont variables et peuvent vraiment faire la différence. Certains contrats d’assurance-vie vous coûteront plus cher que d’autres si des frais supplémentaires sont appliqués à chaque opération. Consulter les conditions générales de vente et les grilles tarifaires vous permettra de savoir exactement ce que vous coûte la souscription à votre assurance-vie.
Choisir entre la gestion libre ou assistée d’un expert
Il est complexe de comprendre et maîtriser le fonctionnement des placements de l’assurance-vie. Dans ce cas, il est pertinent de choisir un contrat qui va vous permettre de déléguer la gestion des supports d’investissement à un expert.
Quelle assurance décès choisir ?
Avant de choisir une assurance décès, vous devez comparer les offres. Renseignez-vous auprès des assureurs pour connaître les modalités des contrats : à combien s’élèvent les frais de gestion ? Quel est le montant des cotisations ? Quel capital sera versé à votre décès ? Lisez bien les conditions générales de vente. Ainsi, vous disposerez de toutes les informations pour faire votre choix !
Pour conclure
Assurance-vie, assurance décès : ces intitulés sont proches. Pourtant, nous avons vu que des différences fondamentales séparent ces deux contrats.
Néanmoins, elles possèdent aussi une ressemblance de taille : elles permettent toutes deux de transmettre son patrimoine dans de bonnes conditions fiscales ! Si ce sujet vous intéresse, n’hésitez pas à faire le plein d’informations sur le déroulement de la succession et découvrez quel est le rôle du notaire dans ce processus.
Olivier Silberberg
Avec plusieurs centaines de contenus à son actif en tant que Rédacteur web pour Syntax Finance et Rédacteur en chef de Kondoléances, Olivier Silberberg est diplômé du Master de Commerce de l'ESC Pau. Il est également praticien en hypnose et se passionne pour les sciences humaines.
Des articles pour aller plus loin
Avis assurance obsèques Groupama : faut-il souscrire ce contrat prévoyance ?
Découvrez notre avis sur l’assurance obsèques Groupama, ses conditions, son capital garanti, sa couverture et sa fiscalité.
Avis assurance obsèques MUTAC : faut-il souscrire ce contrat prévoyance ?
Découvrez notre avis sur l’assurance obsèques MUTAC, ses conditions, son capital garanti, sa couverture et sa fiscalité.
Avis assurance décès MAIF : faut-il souscrire ce contrat prévoyance ?
Découvrez notre avis sur l’assurance décès MAIF, ses conditions, son capital garanti, sa couverture et sa fiscalité.