Inhumation, Crémation : comment choisir ?
Lorsque l’être cher n’a laissé aucune trace d’éventuelles dernières volontés, le choix qui incombe à la famille peut engendrer de lourdes pressions, voire des conflits. Pour éviter un tel scénario et vous faciliter une décision sensible, voici un rappel des deux modes de sépulture autorisés en France ainsi que quatre critères pour prendre la meilleure décision.
Qu’est-ce qui différencie une inhumation d’une crémation ? Comment choisir le sort du corps en son âme et conscience ? Sur quels critères repose un tel choix ? Pour prendre une telle décision avec plus de fluidité, suivez le guide.
Inhumation, crémation : les points clés
Qu’est-ce que l’inhumation ?
L’inhumation correspond traditionnellement à l’enterrement du défunt. Cette coutume, présente dans la plupart des cultures, implique pour la famille de louer ou acheter un emplacement dans le cimetière de son choix : on parle de concession funéraire.
Cette concession funéraire fait l’objet d’un contrat qui précise entre autres :
- la durée de la location (dix ans, trente ans, cinquante ans, définitif…) ;
- l’emplacement du caveau familial ;
- le nombre de places disponibles dans le caveau ;
- la nature du caveau (individuel, collectif, familial).
Si la famille ne dispose pas de fonds suffisants, la commune est malgré tout tenue de fournir un emplacement gratuit pour une durée minimum de cinq ans dans un terrain commun. En effet, la mairie a le devoir d’accorder une sépulture à tous les habitants disparus sur son territoire.
Une autre solution est d’inhumer le corps dans une propriété privée. Toutefois, cette option implique un accord préalable de la préfecture, ce qui est rarement le cas !
Lorsque la période de concession expire, trois solutions sont envisageables :
- soit le contrat est renouvelé ;
- soit, sans nouvelles de la famille, la dépouille est placé dans un ossuaire ;
- soit on procède à la crémation des restes.
Pour assurer la gestion des obsèques (et donc de l’inhumation), les familles passent généralement par les services d’une société de pompes funèbres. Les tarifs pourront alors changer selon votre interlocuteur, et selon les prestations demandées.
Qu’est-ce que la crémation ?
Souvent appelée à tort incinération (qui concerne uniquement le traitement des déchets), la crémation consiste à réduire le corps en cendres. Ce procédé, que l’on retrouve dans certaines cultures, se déroule dans un crématorium.
Avec des délais similaires à ceux de l’inhumation (entre 24 heures et 6 jours après le décès), la crémation est une pratique qui se répand peu à peu en France. Elle est soumise à l’autorisation de la mairie de la commune de mise en bière ou du décès.
La principale question qui se pose dans la crémation est le devenir des cendres. Il faut savoir que celles-ci ont aujourd’hui la même valeur juridique qu’une dépouille entière : de ce fait, elles ne peuvent plus être conservées au domicile.
Restent alors deux options : disperser les cendres, ou stocker ces dernières dans une urne.
L’urne peut alors être placée :
- sous terre ;
- dans le tombeau familial (auprès des autres corps) ;
- dans un caveau individuel ;
- dans une case du columbarium (monument collectif) ;
- dans une cavurne (espace creusé et recouvert d’un couvercle en granit ou en béton).
La dispersion des cendres, quant à elle, est tout aussi réglementée. Il est notamment interdit de disperser les cendres sur la voie publique.
Les choix qui s’offrent vous sont alors :
- la dispersion en pleine nature ;
- la dispersion en pleine mer ;
- la dispersion dans le Jardin du souvenir (espace cinéraire partagé).
Depuis le 1er janvier 2013, toute commune dont la population dépasse les 2 000 habitants se doit d’aménager au moins un espace cinéraire, chargé d’accueillir les cendres.
Qui choisit le mode de sépulture ?
Dans la mesure où le défunt n’a laissé aucune dernière volonté spécifiant le mode de sépulture de sa préférence, c’est à la famille de s’entendre sur celui-ci.
Il est préférable d’exprimer vos préférences funéraires dans un testament, dont votre famille ou vos proches prendront connaissance en amont de la sépulture.
La priorité décisionnelle est ainsi donnée :
- d’abord au veuf ou à la veuve ;
- puis aux enfants du défunt ;
- et enfin aux parents du défunt.
Si un désaccord survient dans la famille, il est toujours possible de saisir le tribunal judiciaire, qui sera chargé de trancher sur la question. Bien sûr, dans la mesure du possible, il reste préférable de trouver un compromis à l’amiable.
Quatre critères pour choisir
#1 Les croyances et la personnalité du défunt
Dans le cas de figure où le défunt n’a pas pu exprimer ses dernières volontés, il revient à ses proches de se mettre à la place de l’être cher. Cette étape est évidemment difficile, puisqu’il s’agit là d’extrapoler les souhaits funéraires qui auraient pu être les siens.
L’important ici est de parvenir à faire passer votre vision des choses au second plan, pour mettre en avant votre connaissance de la personne disparue.
Viennent alors se poser certaines questions :
- Quelles étaient ses croyances ?
- Quelle était sa religion, s’il en avait une ?
- Avait-il peur du feu, de la chaleur (préférer l’inhumation dans ce cas) ?
- Avait-il peur de l’enfermement (préférer la crémation dans ce cas) ?
- Quelle importance donnait-il à son corps ?
- Quels enjeux voyait-il dans la mort ?
Répondre à ces interrogations de la manière la plus objective et la plus désintéressée possible reste encore la meilleure façon de procéder, pour éviter de se perdre dans trop de réflexions.
#2 La gestion du corps
Bien évidemment, certains enjeux se posent aussi pour la famille et pour les proches.
D’autres questionnements d’ordre pratiques sont donc à envisager :
- Quel est le meilleur choix pour gérer le défunt (l’urne funéraire demande plus de gestion qu’un emplacement en cimetière) ?
- Comment m’assurer que la plupart des proches du défunt peuvent se rendre auprès du défunt pour se recueillir (la question de la géolocalisation est souvent centrale) ?
- À quel point les proches sont-ils capables de faire face psychologiquement (bien souvent, l’inhumation est mieux vécue que la crémation) ?
- À quel point les proches sont-ils capables de s’entendre et de faire des choix communs concernant les funérailles (bien souvent, la crémation est vue comme plus simple que l’inhumation) ?
Parce qu’il est toujours possible de procéder à la crémation a posteriori d’une inhumation, la plupart des familles dans l’incertitude optent pour cette seconde option, par sécurité. Dans le cas où des dernières volontés seraient retrouvées après coup, il serait ainsi toujours possible de passer par un crématorium.
#3 Les tarifs des services funéraires
Les coûts d’une crémation et ceux d’une inhumation sont sensiblement les mêmes. Pour autant, ces derniers peuvent fortement varier selon le prestataire et selon les services demandés. Ainsi, le tarif total peut osciller, dans les deux cas, entre 1 500 et 7 000 € pour un prix moyen des obsèques qui s’élève à 3 850 € en France.
Ce sont avant tout les frais complémentaires qui viennent faire pencher la balance dans un sens ou dans l’autre comme :
- le prix du cercueil ;
- le prix de la concession ;
- le prix du funérarium ou du crématorium ;
- le prix de la pierre tombale ;
- le transport du corps (attention aux « déserts crématoires » qui augmentent la distance à parcourir) ;
- …
Vos choix seront donc le principal facteur qui influencera la facture finale. En outre, les matériaux choisis pour l’urne et pour le cercueil impactent lourdement les prix.
#4 L’écologie
Pour le défunt comme pour sa famille, l’écologie peut être une préoccupation majeure. Pour vous faire une idée, l’impact d’une inhumation revient à 3,6 crémations.
Ce chiffre comprend, tout confondu :
- les déchets émis ;
- la consommation d’énergie ;
- les matières premières consommées ;
- l’empreinte carbone de la logistique.
C’est en termes d’émissions de gaz à effet de serre que la crémation représente le plus gros impact environnemental, avec 42 mètres cubes de gaz émis. Les émissions de CO² du lieu d’inhumation représentent quant à elles 88% de l’ensemble des funérailles.
Il faut également, dans les deux cas, prendre en compte les coûts de construction des structures (caveau, crématorium, funérarium) et cercueils.
Les solutions les plus écologiques sont :
- pour l’inhumation, une mise en terre (ne demande aucune structure) ;
- pour la crémation, une dispersion des cendres en pleine nature ou en pleine mer.
La matière du cercueil agit non seulement sur les tarifs, mais aussi sur l’environnement : le carton émet dès lors plus de CO² lors de sa combustion pour une crémation, en comparaison avec le bois.
Certaines initiatives visent aujourd’hui à récupérer la chaleur émise durant la crémation, à réduire l’utilisation de produits aux conséquences néfastes et à limiter la fréquence d’entretien des cimetières.
Pour trancher entre inhumation et crémation, n’hésitez pas à comparer les offres sur le marché en demandant les devis de chaque service de pompes funèbres. Gardez toutefois à l’esprit que si la crémation rend impossible toute inhumation, l’inverse est faux.
Enfin, l’idéal reste de penser à exprimer vos dernières volontés dans un testament olographe ou par notaire, ainsi que de prévoir un contrat obsèques. Lorsque vous passerez l’arme à gauche, une telle initiative évitera bien des déconvenues à votre famille.
L’inhumation consiste à enterrer le corps dans un cercueil dans un lieu dédié, tandis que la crémation implique la transformation du corps en cendres par la chaleur.
Les critères peuvent inclure les préférences personnelles, les croyances religieuses, les considérations environnementales et les contraintes financières.
En général, la crémation tend à être moins coûteuse que l’inhumation en raison de l’absence de frais d’enterrement de la dépouille et de l’achat d’une concession funéraire.
Pour l’inhumation, les options incluent les caveaux familiaux et les concessions perpétuelles ou temporaires, tandis que pour la crémation, les options comprennent l’enterrement des urnes, les columbariums ou la dispersion des cendres.
Oui, il est généralement possible de modifier la décision initiale en cas de changement d’avis. Cependant, il peut y avoir des contraintes légales ou des procédures spécifiques à suivre selon le pays et la région.
Olivier Silberberg
Avec plusieurs centaines de contenus à son actif en tant que Rédacteur web pour Syntax Finance et Rédacteur en chef de Kondoléances, Olivier Silberberg est diplômé du Master de Commerce de l'ESC Pau. Il est également praticien en hypnose et se passionne pour les sciences humaines.
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